Je parle souvent « couteaux » avec des passionnés et c’est toujours l’éternel débat.
Alors, voici le dilème : finition « miroir », « brut de forge », « aspect de forge martelé », « brossé » ou « satiné » ?
Je vais vous illustrer donc ce débat :
La finition « miroir »:
la finition « brut de forge »
la finition « brut de forgé martelé »
la finition brossé / satiné (là il y a plein de nuances)
Techniquement la meilleure finition serait "miroir" car elle augmenterait la « résistance à l’oxydation » sans mentionner d’autre avantages (dont certains discutables et non essentiels).
Les adeptes du couteau tactique me diront que je fais là une grave erreur avec ce raccourci car une finition miroir n’est pas très discrète sans compter le fait que lorsqu’on a une lame miroir, on hésite souvent à l’utiliser (tactiquement ou pas 😊), car il est très facile de la griffer.
Résultat des courses, on finit avec un beau couteau qui ne servira presque jamais.
Le fait est que les artisans qui forgent les lames offrent rarement des lames polies miroir.
En effet, obtenir un bel effet miroir demande de longues heures de travail de polissage ennuyeux pour ne rajouter rien d’essentiel à la valeur du couteau.
Personnellement, dans la chaîne de valeur, je place volontiers l’effet miroir bien derrière les autres valeurs comme : la qualité de l’acier, sa provenance, la solidité et la prise en main, la rigidité de la lame, la capacité à l’aiguiser, le tranchant, l’émouture et bien d’autres aspects.
Ainsi, lorsqu’on se retrouve en pleine nature, on a une parfaite confiance en son couteau et aucun scrupule à en faire une utilisation intense.
Malheureusement, de nos jours, le marketing et la production industrielle nous a habitué à dépenser bien plus cher dans des couteaux au design et finitions sorties tout droit des films d’action sur Netflix.
Le résultat est assez malheureux car in fine, bien de personnes, dépensent leur argent dans le design boosté par les publicités, dans les lames ayant subi des trempes différentielles, dans les aciers sophistiqués, en manches « ergonomiques » multi-matériaux techniques et synthétiques …pour finir (en toute originalité) avec l’exemplaire N° 195 800.
Le moins rigolo c’est que si le modèle est à grand succès, il sera vraiment en demande. Du coup, des ateliers situés à l’autre bout du monde vont tourner à plein régime pour inonder le marché de copies plus ou moins réussies… D’ailleurs, esthétiquement elles feront des copies assez crédibles… ceci étant dit, fonctionnellement c'est une autre histoire.
Alors la question (bassement matérialiste) est : doit-on payer plus cher, une lame qui coûte moins cher en production car « brute de forge » ou « brute de finition »?
Bien oui et non.
Pour trancher, vous devez prendre en considération plusieurs éléments : la qualité de l’acier, les dimensions de la lame, sa rigidité, le tranchant, l’émouture, le tang (voir l’article que je lui consacre sur le blog), le travail de forge, la qualité de la réalisation, l’intégration globale, l’originalité de la ligne…
Créativement, le vôtre…